Mise en jeu de l’assurance garantie décennale après liquidation judiciaire

Les dépôts de bilan des constructeurs sont à l’origine de la plupart des litiges avec les maîtres d’ouvrage. Chaque année, environ 15 % des constructeurs mettent la clef sous la porte après livraison des travaux, cela ne devrait pas engendrer des conséquences sur les obligations légales de l’assurance décennale des constructeurs. Mais les maîtres d’ouvrage sont nombreux à questionner sur le déroulement des procédures dans le cadre de la garantie décennale en cas de cessation d’activité ou de liquidation judiciaire.

Obloigation d’assurance garantie décennale

La loi Spinetta de 1978 oblige les entrepreneurs intervenant sur un chantier et le maître d’œuvre supervisant les travaux d’assurer leur responsabilité décennale. Les travaux en question relèvent de la garantie décennale au cas où un sinistre survient dans une période de 10 ans suivant leur livraison. Le sinistre couvert est de nature à compromettre la solidité ou la destination de la construction. Pour faire fonctionner la garantie décennale, le contrat de construction ou de rénovation doit comporter une mention de l’assurance décennale avec les coordonnées de l’assureur de manière à ce que le maître de l’ouvrage ou le propriétaire puisse prendre contact avec le constructeur en question et son assureur. Mais il arrive souvent que l’entreprise responsable des travaux ait été placée en procédure de liquidation judiciaire au moment de l’apparition des dommages relevant de sa responsabilité décennale. Quels recours disposent le maître de l’ouvrage pour obtenir une réparation ou une indemnisation des dommages subis par l’ouvrage ? A noter que la garantie décennale ne fonctionne pas lorsque le maître de l’ouvrage n’a pas un procès-verbal qui indique l’achèvement des travaux alors que l’entreprise est en liquidation judiciaire.

Recours en cas de liquidation judiciaire

Avant toute chose, il est nécessaire d’avoir l’ensemble des éléments correspondants aux travaux réalisés : devis, factures et attestations d’assurance. Deux cas de figure peuvent se présenter selon que le propriétaire a commandité un maître d’ouvrage pour la réalisation des travaux ou qu’il a agi lui-même en tant que maître d’ouvrage. La souscription d’une assurance dommage-ouvrage est indispensable pour le maître d’ouvrage. Pour le premier cas, le propriétaire doit s’adresser au maître d’ouvrage pour qu’il enclenche la procédure décennale auprès de son assureur. Pour le deuxième cas de figure, le propriétaire doit s’adresser directement à son assureur en dommage ouvrage ou contacter l’assureur du constructeur en cas d’absence d’assurance dommage-ouvrage.

La loi en faveur des propriétaires

En cas de dommage relevant de la garantie décennale, le dépôt de bilan ou la liquidation judiciaire n’affecte pas la responsabilité du constructeur et par conséquent celle de son assureur. Ce qui fait que même si l’entreprise a cessé son activité depuis plusieurs années, celle-ci et son assureur doivent réparer ou indemniser la victime. L’assurance dommages-ouvrage est ainsi importante, car elle permet au maître d’ouvrage de recevoir un préfinancement de la réparation des dommages de la part de son assureur sans attendre une décision judiciaire sur la présomption de responsabilité du maître d’œuvre.

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